Accueil - Women Break The Silence Madagascar

Le projet “Women Break The Silence” qui est actuellement devenu un Mouvement est une initiative de jeunes personnes sensibles à la question des violences basées sur le genre à Madagascar. Depuis sa création en 2011, l’AEIF ou Alumni Engagement Innovation Fund a déjà financé 4 projets innovateurs des Alumni ou ancien boursiers malgaches. Pour rappel, l’AEIF est une compétition mondiale organisée par le Bureau des Affaires Educatives et Culturelles du Département d’Etat Américain. Ayant participé au programme, il a été naturel pour Marie Christina KOLO de concourir avec l’appui de 4 amis et collègues Alumni.

En 2020, le Projet Women Break The Silence initié par l’équipe a remporté le concours. Ils deviennent ainsi la 5ème équipe malgache ayant reçu le financement. Officiellement lancé en Janvier 2021 , Le projet est actuellement devenu un Mouvement qui rappelons-le est une initiative de jeunes personnes sensibles à la question des violences basées sur le genre à Madagascar. L’adoption de la loi n°2019-009 relative à la lutte contre les violences basées sur le genre en décembre 2019 a envoyé un signal fort concernant le durcissement de la loi contre les faits de violences en tout genre. Toutefois, force est de constater qu’indépendamment de la législation, les pratiques sociales ont tendance à l’emporter sur la conscience collective que les textes de lois.

Notre Mission

L’initiative Women Break The Silence est née de la volonté d’impliquer directement les survivantes de la violence dans la sensibilisation et la lutte contre la culture du viol à Madagascar. L’ambassade américaine à Madagascar nous a aidées à organiser un petit événement de lancement le 4 décembre 2020 avec une série d’anciens élèves qualifiés de différents programmes américains (YVLP, Humphrey, YALI, Fullbright) travaillant sur la violence basée sur le genre.

Grâce à cette première rencontre, nous avons obtenu beaucoup de nouveaux alliés au début de notre initiative mais aussi de nouvelles perspectives et de nouveaux conseils pour enrichir le projet. En effet, nous ajoutons à nos objectifs la lutte contre le harcèlement sexuel à tous les niveaux (pas seulement dans les écoles/universités) et la prise en compte des femmes handicapées. Nous avons également modifié l’organisation prévue au départ lorsque nous nous sommes rendu compte qu’il était plus efficace de laisser chaque branche de l’association être autonome et créer ses propres activités.

En quelques mois, l’initiative est devenue un grand mouvement national sur la question. Elle a a contribué à mettre en lumière la violence et les discriminations dans le système de prise en charge des victimes, ainsi que le manque de soutien. Le mouvement s’étend désormais sur plusieurs territoires et collabore avec les autorités publiques ainsi qu’avec le le secteur privé. En effet, en réponse à la demande et aux opportunités, Women Break The Silence a même pu s’étendre à travers plusieurs partenariats et de nouvelles activités non prévues initialement.

Nous avons également eu la chance de collaborer avec des associations et des artistes qui nous ont accordé des prix réduits en tant que partenaires et nous avons pu ajouter beaucoup plus d’actions. Cependant, l’initiative a rencontré de nombreux défis que nous n’avions pas prévus, notamment la pression politique et la violence institutionnelle que nous avons dû gérer.

Nos Objectifs

Women Break the Silence se veut alors d’Aider et d’Accompagner les victimes à passer du statut de victimes à celui des survivantes tout en renforçant sa mission principale de lutter contre la culture du viol en réalisant des sensibilisations à travers les canaux artistiques, éducationnels et culturels.

La première campagne de prévention de la violence, du harcèlement sexuel et de la discrimination dans les transports publics de la ville d’Antananarivo

·       En décembre 2021, l’opinion publique s’est révoltée sur les réseaux sociaux malgaches face au témoignage viral d’une jeune femme agressée par un aide chauffeur de bus sur une ligne de bus très fréquentée de la capitale. Mais ce buzz a eu du bon car il a non seulement permis de retrouver et de sanctionner l’agresseur mais aussi de mettre en avant un problème encore méconnu dans la capitale : le harcèlement et la violence au sein des transports publics.
·       La ville d’Antananarivo (CUA), a décidé de s’emparer du problème pour l’intégrer dans sa nouvelle initiative « Ville Sure » (Safe City) visant à une meilleure sécurité pour tous et particulièrement pour les femmes et les jeunes filles. Cette stratégie s’inscrit également dans le cadre de la mise en œuvre de la politique locale en matière de genre, dont elle constitue l’une des premières applications.
·       Pour cette campagne, la ville s’associe au mouvement « Women Break the Silence » afin de mobiliser la communauté autour de la lutte contre cette violence, qui inclut également la discrimination liée au handicap.

S’engager avec la Coalition nationale sur la VBG

·       En 2019, Madagascar a adopté la Loi n°2019-008 relative à la lutte contre les Violences Basées sur le Genre
·       La pandémie de COVID-19 n’a pas permis une vulgarisation suffisante de son contenu, alors que pendant les périodes de confinement, les violences sont encore plus nombreuses dans les foyers.
·       Cette loi, encore récente, n’a pas encore de décret d’application, mais surtout, elle n’est pas encore suffisamment connue à tous les niveaux, même si elle apporte de nombreuses avancées. Par exemple, elle reconnaît pour la première fois la notion de viol conjugal ainsi que plusieurs formes de harcèlement sexuel.
·       Pour un système de plainte plus efficace et une meilleure application de la loi, nous avons choisi de former les autorités locales.

Effectuer un plaidoyer sur l’interruption thérapeutique de grossesse

·       Women Break The Silence fait partie du collectif national qui soutient la proposition de loi sur l’interruption thérapeutique de grossesse (ITG).
·       À Madagascar, l’interruption thérapeutique de grossesse est interdite par la loi alors qu’il s’agit d’un acte médical pour sauver la vie de femmes qui risquent de mourir à cause de leur grossesse. Les médecins qui sauvent la vie de la femme sont également condamnés alors qu’ils sauvent des vies.
·       Un projet de loi a été introduit au parlement pour permettre des exceptions lorsque la vie de la femme est en danger grâce au leadership du mouvement féministe Nifin’Akanaga et de la députée Miss Masy Goulamaly. Cette loi implique également que les femmes victimes de viol et d’inceste devraient pouvoir avorter en raison des conséquences psychologiques qu’elles peuvent avoir.
·       Malheureusement, le projet de loi a disparu du processus démocratique normal sous la pression des églises. Il s’agissait d’un acte antidémocratique et d’un abus de pouvoir.
·       Nous avons reçu beaucoup de pression et de critiques de la part des politiciens, alors, avec d’autres mouvements féministes, des psychologues, des médecins, des avocats, nous avons lancé un collectif national.

Mener à bien autres engagements avec les boursiers Yali

·       Utiliser le sport comme thérapie pour les victimes de viols
En février 2022, nous avons lancé notre club de football avec 7 jeunes filles de moins de 16 ans. Le mouvement s’est associé à YFOMAC (fondé par un ancien de Yali), une association qui promeut le football pour les jeunes filles, afin de lancer un programme de sport thérapeutique qui sera testé tout au long de l’année 2022.
·       Briser le silence sur les VBG par la consolidation de la paix
Lancée par un RLC de Yali et un Mandela Washington Fellow 2021 en février 2021, Breaking the silence for GBV through peacebuilding est une initiative qui mobilise les jeunes contre les VBG grâce à plusieurs formations dans une perspective de consolidation de la paix. Women Break the Silence apporte son soutien à l’initiative jusqu’à aujourd’hui à travers des échanges, des formations et des discussions.
·       Soutien aux travailleuses du sexe survivantes de viols
Grâce à notre partenariat avec l’association Alternative Madagascar (fondée et dirigée par une Mandela Washington Fellow 2017), nous commençons à travailler sur des outils de formation spécifiques pour aider et soutenir les travailleuses du sexe victimes de viols. Notre équipe a formé les membres d’Alternative Madagascar à l’écoute et aux VBG puisqu’ils aident les anciennes travailleuses du sexe dans leur réinsertion sociale dans différentes régions de Madagascar.
·       Lutte contre la corruption sexuelle
Dans la continuité de notre travail avec l’ONG Transparency International et l’ONG Tolotsoa, nous envisageons de rédiger un projet de loi imposant des mesures contre le harcèlement sexuel et la lutte contre la corruption sexuelle dans l’administration publique et le secteur privé. Nous prévoyons d’introduire ce projet de loi une fois que la proposition de loi sur l’avortement thérapeutique sera adoptée. Nous devons encore trouver de nombreux alliés afin de soutenir ce plaidoyer.

Nous envisageons également la création des centres d’accueil pour les victimes de violence basée sur le genre. Ce premier essai vise principalement plusieurs grandes villes du pays, notamment Antananarivo, la capitale, Tamatave et Nosy Be ou encore Diego Suarez, des villes épicentres du phénomène viol sexuel à Madagascar.

Nos Actions

Nos Partenaires

Certains de nos partenaires étaient là dès nos débuts, d’autres nous ont rejoint dans le combat ; nous sommes fiers de travailler avec chacun d’entre eux. En outre, d’autres partenaires nous rejoindront bientôt…